La crise de l'adolescence

L'adolescence est la période de transition que toute personne vit entre l'enfance et l'âge adulte. On la situe généralement entre le début de la puberté vers 10 ans et 19 ans, mais de plus en plus de scientifiques s'accordent pour repousser l'âge de fin de l'adolescence vers 25 ans voire encore plus tard. (même si on parle plus souvent de "jeunes adultes" pour les 20 ans et +.)

L'adolescence est une période de grands changements, physiques (puberté), mais aussi neurologiques, psychiques, sociaux...L'adolescent cherche qui il est, et il le fait en allant au contact des autres et du monde, de façon souvent peu régulée...Et le changement, par le lot d'incertitudes qui l'accompagne, est toujours anxiogène. Bien sûr tous les adolescents ne vont pas vivre une crise profonde, mais certains vont avoir beaucoup plus de mal que d'autres à traverser cette période de la vie.

La peur de l'inconnu

Le corps qui change, la découverte de sa sexualité, la confrontation au thème de l'avenir...tout cela peut être la source d'émotions négatives fortes: l'angoisse, la peur, la colère, la tristesse sont des émotions courantes à l'adolescence.

La prise de conscience des immenses possibilités qui s'offrent à lui en même temps que celle de toutes les limitations existantes peut donner le vertige...l'adolescent peut avoir l'impression d'un gouffre qui s'ouvre sous ses pieds. Il perd les repères qu'il avait jusque-là, il peut avoir l'impression de perdre le contrôle sur sa vie, et cela est déstabilisant.

Avec son corps qui change il peut ressentir une insatisfaction corporelle qui va prendre parfois une importance démesurée et conduire à des troubles du comportement alimentaire, notamment.

L'ambivalence permanente dans les relations aux parents

L'adolescent vit ce que l'on appelle le paradoxe de l'attachement, c'est-à-dire qu'il a à la fois besoin d'attachement (de lien) ET d'autonomie, et la problématique est celle-ci : plus il va satisfaire son besoin d'autonomie, plus il va ressentir l'angoisse de l'abandon, et plus il va satisfaire son besoin d'attachement (de lien), plus il va ressentir l'angoisse de l'envahissement. Voilà qui explique les relations difficiles qui peuvent être celles d'un ado et de ses parents!

(cf Philippe Jeammet, Paradoxes et dépendance à l'adolescence)

Le mal-être lié au monde scolaire

Au collège, au lycée, l'adolescent vit avec d'autres, notamment avec ses pairs, et il peut accorder une importance démesurée au regard des autres. Ainsi il peut ressentir une forte pression sociale dans ses relations avec les autres, pour s'habiller de telle ou telle façon, par exemple, ou pour se comporter de telle ou telle façon. Ceci pour répondre (en tous cas le pense-t' il) aux exigences du groupe, afin d'en faire partie.

Car on pourrait dire que le collège et le lycée sont le lieu d'un autre paradoxe de l'adolescence : ils peuvent être le lieu que l'adolescent va chercher à éviter (refus d'aller au collège ou au lycée, "phobie scolaire") parce qu'ils sont le lieu de toutes ses angoisses (être à la hauteur, être "populaire", échapper au harcèlement...), mais en même temps il sont le lieu où il souhaite ardemment, voire désespérément, trouver sa place (même si ce souhait est secret)

L'école peut être source de profondes angoisses: angoisse de performance, angoisse des examens, angoisse de l'orientation, et plus généralement de l'avenir.

Les adolescents qui ne sont pas des élèves "dans le moule" pourront souffrir particulièrement pendant toute leur scolarité. C'est le cas d'élèves avec un trouble "dys-" important, par exemple (forte dyslexie, dyspraxie...): ces élèves pourront se sentir sans cesse dévalorisés dans un système qui peine à les évaluer de façon juste, et pourront aller jusqu'à la dépression, se sentant "nuls" par rapport aux autres, et se retrouvant submergés par des exigences inadaptées.

L'éco-anxiété, concept récent qui désigne les émotions liées au sentiment de fatalité vis à vis de l'avenir de la planète, touche beaucoup de lycéens. Ils vont développer une anticipation négative de leur avenir, en ne s'imaginant pas faire d'enfants dans ce monde menacé par le réchauffement climatique, par exemple. Ils peuvent se trouver littéralement paralyses par un sentiment d'impuissance ou de frustration.

Les comportements engendrés par la crise de l'adolescence:

On peut les regrouper en 2 grands types:

- les comportements de type agressif: accès de colère, comportements d'opposition, provocations, bagarres, conduites à risque, addictions (alcool, drogues...)...

- les comportements de type "repli sur soi": longues heures dans sa chambre devant des jeux vidéos, isolement, refus scolaire, refus de toute activité, rejet des amis, automutilation, tristesse, perte d'appétit...

Ces comportements peuvent être légers et/ou passagers, mais il est important d'y prêter attention: en cas de trop grande souffrance, n'hésitez pas à chercher de l'aide.

Dans le cadre d'un travail thérapeutique, je propose à l'adolescent(e) :

- de l'écouter et de l'accueillir tel qu'il est: les émotions négatives peuvent être fortes et ont besoin d'être dans un premier temps accueillies, dans le respect et le non-jugement, et dans la confidentialité du cabinet

- de prendre ses angoisses au sérieux: l'ado a besoin qu'on soit franc et direct, qu'on lui "parle cash" (sans être dans la confrontation) plutôt qu'on lui raconte des histoires

- de lui faire prendre conscience de ses ressources et de les lui faire expérimenter

- de faire émerger ses motivations profondes: ses envies, ses rêves, afin de lui (re)donner de la motivation

- d'améliorer sa confiance en soi et de développer son estime de soi pour lui permettre de s'affirmer, de prendre sa place et d'être plus à l'aise dans ses relations

- de travailler sur ses représentations (représentations du corps idéal par exemple, ou encore représentations des autres et de ce qu'ils pensent de lui...)

- de travailler sur les émotions, pour apprendre à les identifier et à mieux les réguler

Je me tiens à votre disposition pour plus de renseignements, ou pour un premier RV!